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Jean Moderne / RCF1

About RCF1

You can browse graffiti pictures on your phone, like a thousand of them in ten minutes and just forget it all within a few seconds. 

You can fill shelves with books about graffiti and open them once in a while.

Or you can take time to enjoy a quality photo print framed in a familiar place.

That's what I actually offer.

J'ai appris la photographie par le graffiti. 

Pour garder une trace de mes peintures souvent illégales et éphémères, aussi pour me documenter en allant chercher les graffs des autres, j'ai du m'équiper en matériel, apprendre à shooter en m'adaptant aux conditions d'un terrain souvent difficile d'accès, en apprenant la patience à guetter des trains qui parfois malheureusement ne se sont jamais montrés à quai. 

J'ai appris à développer, d'abord en chambre noire puis face à un écran.

J'ai surtout appris à toujours avoir une caméra sur moi.

En 2009, lors d'une perquisition à domicile de la brigade anti-graffiti de la gare du nord, en regardant menotté les inspecteurs quitter mon appartement un sac rempli de tirages, de négatifs, de supports numériques, j'ai enfin appris combien ces clichés peuvent être précieux.

Les policiers ont laissé les toiles, qui pourtant attestent de cette pratique en rendant les gestes que l'on retrouve dans la rue.

Ils ont laissé des carnets de croquis, dans lesquels figurent les esquisses de graffs que l'on retrouvera sur des trains.

Mais ce sont les photos qui ont été saisies, et plus tard une juge décidera qu'elles ne seraient pas restituées après enquête, de sorte à ce qu'elles ne puissent pas servir à la promotion de cette pratique sous aucune forme de diffusion.

Les photos sauvées (j'ai aussi appris à multiplier les copies chez les amis) on peut déjà les voir dans de nombreux livres.

Les graffs sont à l'origine exécutés pour exister par eux même, pas nécessairement pour faire la promo d'une peinture à venir. 

Je privilégie aujourd'hui la diffusion de tirages signés car je pense qu'ils relatent au plus près la vérité de cette pratique: ce sont mes propres photos, de mes propres graffs.

Ces graffs ont été abîmés depuis, enfin effacés. 

Beaucoup ont été entretemps diffusés sur les réseaux sociaux, likés puis oubliés en quelques secondes, en passant à la publication suivante.

Je préfère savoir une photo à sa place première: un tirage original encadré et présenté à côté d'un tableau, d'une sérigraphie, car c'est sa place légitime.